Qu'est-ce qu'un quartier culturel?

    Un quartier culturel est un milieu de vie où on trouve une concentration de services et d’activités culturelles et artistiques accessibles qui reflètent la diversité et la richesse de l'identité locale et favorisent la participation culturelle citoyenne.


    La création d’un quartier culturel vise dans la plupart des cas à développer une offre culturelle de proximité de qualité, à consolider les lieux de création et de diffusion (salles de spectacle et lieux d'exposition) existants et parfois à en susciter d’autres, à créer des synergies entre les acteurs du territoire (résident-e-s, artistes, organismes culturels et communautaires, écoles, commerçant-e-s, etc.) et à faire en sorte que les citoyen-ne-s soient au cœur de ces développements et s’y impliquent activement.


    En bref, l’objectif est d’enrichir le cadre de vie des Montréalais-e-s grâce à la culture.


    Le développement des quartiers culturels est une priorité inscrite dans la Politique de développement culturel 2017-2022 de la Ville de Montréal.

    Pourquoi un quartier culturel dans ce secteur?

    Depuis plus de dix ans, le territoire dit des Faubourgs fait l’objet d’une attention particulière afin de faire reconnaître et valoriser son attrait sur le plan culturel. En 2009, l’arrondissement de Ville-Marie a reconnu officiellement l’existence du pôle de création des Faubourgs, avec la culture comme moteur de développement économique pour les districts de Sainte-Marie et de Saint-Jacques. À l’intérieur de ce pôle, un secteur semble particulièrement propice à un développement en matière de culture : son cœur est la rue Ontario Est, qui apparaît comme un axe permettant de faire rayonner une vie culturelle de proximité. De part et d’autre de cette rue, sur un tronçon d’environ deux kilomètres séparant les rues Saint-Hubert et Lespérance, il existe un microcosme unique par sa diversité composé de dizaines de lieux de création, de production et de diffusion (salles de spectacle et lieux d'exposition), de centaines d’ateliers, d’artistes, d’artisans et de travailleuses et travailleurs culturel-le-s. 

    Le moment semble opportun, pour les raisons énoncées ci-dessous, de miser sur ce qui est déjà présent afin de s’assurer de le préserver et de donner un élan au secteur pour qu’il se développe à son plein potentiel. 

    • Des organismes très impliqués dans leur milieu

    Les acteur-trice-s culturel-le-s du secteur sont déjà très mobilisé-e-s et font des actions concrètes pour améliorer la qualité de vie dans le quartier. Les exemples sont nombreux. 

    L’organisme Voies culturelles des faubourgs travaille depuis plusieurs années à concerter ces acteurs et contribue activement à incarner un développement du quartier ayant la culture comme axe principal (consultez le rapport du Sommet des arts et de la culture).

    L'Espace Libre, avec son comité de spectacteur-trice-s et ses ateliers, initie les résident-e-s du secteur au théâtre, l’Écomusée du fier monde avec ses expositions et activités met en valeur l’histoire du quartier, et la Société pour Promouvoir les Arts Gigantesques (SPAG) contribue à l'embellissement du secteur avec l’ajout d’une nouvelle murale en mosaïques presque tous les ans le long de la rue Ontario Est. Le Théâtre Prospero, l’Usine C et le Cabaret Lion d’Or contribuent quant à eux à l’effervescence du quartier et au développement d’une offre commerciale complémentaire sur la rue Ontario Est (restaurants, cafés, bars, etc.). 

    Les infrastructures municipales (maison de la culture Janine-Sutto et bibliothèques Frontenac et Père-Ambroise) participent à l’accessibilité à la culture, grâce à une offre entièrement gratuite et conçue spécifiquement pour les résident-e-s du secteur. Cette programmation d’activités, très axée sur le développement d'un lien fort entre les artistes, les œuvres et les citoyen-ne-s, ne reste pas entre leurs murs; elle se déploie partout: dans les CPE, les écoles, les camps de jour, les espaces publics, etc.

    • Un enjeu majeur : la présence d’artistes, d’artisans et de créateurs

    Il a été démontré que la présence d’artistes, d’artisan-e-s et de créateur-trice-s dans un quartier contribue à sa vitalité et au développement de son identité. Le secteur – en particulier autour de la rue Parthenais où se retrouvent le Chat des artistes, la Coop Lézarts et la Grover – présente l’une des plus grandes concentrations de lieux de création à Montréal.  

    Cependant, la hausse du prix des propriétés produit une hausse des taxes foncières qui engendre une augmentation des loyers, ce qui pourrait causer le départ de certains artistes et constituer un frein à l'arrivée de nouveaux venus.

    Il importe de consolider ces lieux de travail pour les artistes, voire à en augmenter le nombre, et de créer les conditions permettant d’augmenter les liens avec la communauté locale afin d’affirmer cette présence comme élément central de l’ADN du secteur.

    La Stratégie centre-ville de Montréal de 2017 souligne d’ailleurs la nécessité de « défendre les lieux émergents de création et en soutenir la consolidation, notamment le pôle de création des Faubourgs ».

    • Un tissu communautaire fort et tourné vers la culture

    Une des spécificités du quartier est que le milieu communautaire mise beaucoup sur la culture pour briser l’isolement et contribuer au développement social. La CDC Centre-Sud, qui s’assure d’un développement solidaire du quartier, met justement en valeur toutes les initiatives en ce sens des différents organismes du quartier à travers le Mouvement Courtepointe.

    • Des développements urbains 

    Il s’agit d’un secteur en pleine mouvance pour lequel des réflexions et des actions ont été menées et sont en cours sur le plan de l’aménagement du territoire : en 2012, le Programme particulier d’urbanisme (PPU) de Sainte-Marie accordait une place importante aux arts et à la culture; aujourd’hui, le PPU du secteur des Faubourgs touche une partie du secteur visé par le quartier. 

    • Un secteur économique important

    Rien que dans le district de Sainte-Marie, le secteur créatif représente 4 130 emplois en 2016, une augmentation de 18 % comparativement à 2011. En 2016, le poids de l’emploi dans le secteur créatif est ainsi de 22 % dans Sainte-Marie, comparativement à 18 % en 2011. Le sous-secteur des arts, spectacles et loisirs (compagnies d'arts d’interprétation, diffuseurs d'événements artistiques et sportifs, agents et représentants d'artistes, artistes, auteurs et interprètes indépendants) est le second secteur d’emplois du quartier, avec 485 postes en 2016 (12% des emplois créatifs de Sainte-Marie). Le nombre d’emplois dans ce sous-secteur a presque triplé entre 2011 et 2016.

    • Un milieu de vie à améliorer

    Ce territoire est avant tout un milieu de vie avec une importante trame résidentielle. L’Arrondissement prévoit que la population continuera de croître et souhaite offrir des milieux de vie complets et agréables qui respectent le piéton. Toutefois, certains espaces publics demeurent peu rassurants et l’offre commerciale souffre de discontinuité particulièrement sur la rue Ontario. 

    Une action concertée, ayant la culture comme levier, pourrait avoir un effet bénéfique sur ces aspects.

    Qu’est-ce que le plan d’action pour un quartier culturel?

    Les consultations publiques actuelles ont lieu pour que vous puissiez soumettre vos idées et ainsi orienter les mesures à mettre en place dans les prochaines années.

    Il s’en dégagera un plan d’action qui est un outil d'alignement stratégique afin de mettre en valeur la dimension culturelle du territoire en concertant les acteurs locaux (organismes, entreprises, résident-e-s et travailleur-euse-s) autour de priorités. Il est composé d’orientations s’adressant à l’Arrondissement, aux partenaires du milieu et aux autres services centraux de la Ville. Le plan d’action signale le début du développement du quartier culturel.

    Certaines actions concernent l’animation et la mise en valeur des quartiers culturels, le développement des équipements culturels de proximité et les ateliers d’artistes, l’installation d’œuvres d’art public permanentes et temporaires, la création de circuits culturels et patrimoniaux, le développement de projets de médiation culturelle et de pratique artistique amateur ainsi que la tenue de festivals et d’événements.

    D’autres sont davantage axées sur l’urbanisme culturel : la signalisation culturelle, la création et l’aménagement d’espaces publics ouverts et inclusifs et l’adaptation de la réglementation.

    Quels types d'actions trouve-t-on dans le plan d'action d'un quartier culturel?

    Quels types d'actions trouve-t-on dans un plan d’action de développement d'un quartier culturel?

    Toutes les actions qui visent à développer la dimension culturelle du secteur et à favoriser la participation citoyenne peuvent être envisagées. De façon non limitative, voici quelques pistes :

    • la préservation et le développement de lieux culturels et de création (ex. : espace de création favorisant la rencontre entre artistes et citoyen-ne-s, lieu de diffusion consacré à la danse, etc.)

    • la mise en valeur des attraits du quartier (ex. : signalisation, site Web et réseaux sociaux regroupant la programmation culturelle, création de circuits culturels et patrimoniaux, etc.) 

    • le développement de programmes de médiation pour favoriser la rencontre entre les artistes et les citoyen-ne-s

    • l’installation de nouvelles œuvres d’art public permanentes et temporaires

    • l'animation, la mise en place d'événements et d'activités

    • la création et l’aménagement d’espaces publics

    • l’adaptation de la réglementation

    • la mise en place de programmes de soutien financier pour des projets

    • etc